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D'Almaty à Qorday: un petit bout de Kazakhstan

  • Photo du rédacteur: Alice Martin
    Alice Martin
  • il y a 3 jours
  • 4 min de lecture

Mon voyage commence à Almaty, l’ancienne capitale du Kazhakstan, un peu par hasard. C'était le vol pour l'Asie Centrale depuis Lyon le plus avantageux en termes de prix, nombre d’escales, et temps de trajet.


A Almaty, je découvre une ville moderne, vibrante, à la fois bien happée par la mondialisation comme en témoignent les Teslas, Starbucks et autres trottinettes électriques qui peuplent les rues, et encore bien ancrée dans son héritage soviétique. Ici, on me demande de parler russe plutôt que kazhake, et l’auberge de jeunesse où je suis est peuplée de russes, certains installés ici pour travailler. J’assiste, le 9 Mai, à ce qu’on appelle ici "Victory Day", la célébration de la fin de la deuxième guerre mondiale dans l’ex Union Soviétique, un jour après à cause du décalage horaire. Une célébration encore particulièrement importante et fêtée: ici, on vient en masse à la parade, souvent vêtus d'habits militaires (notamment les enfants), qui a lieu devant la cathédrale orthodoxe russe, et juste à côté d’une énorme statue à la gloire du communisme. Eduard, un russe de l’auberge vivant depuis longtemps au Kazakhstan, qui m’accompagne, me dit que cette fête est particulièrement importante au vu du nombre de morts en ex-URSS pendant la deuxième guerre mondiale; son grand-père est d'ailleurs allé jusqu'à Berlin pour se battre contre les allemands.



Almaty


Almaty est entourée de montagnes, et en quittant la ville à velo, je fais un détour d’une journée pour m’approcher un peu plus près de celle-ci, direction "le grand lac d'Almaty". Dans ce parc national, en ce jour de week-end, on savoure la montagne plutôt en mode "citadin": les oreilles collées à une enceinte qui crache une musique bruyante, les yeux rivés sur le smartphone lors des pauses, et sans gore-Tex en ce jour de pluie, simplement de minces ponchos. On regarde presque avec dédain la "turista" venue suer jusqu’ici en vélo.


Le grand lac d’Almaty


Des faubourgs d’Almaty encore bien denses, je passe presque sans transition à une steppe austère et désolée, brûlante même si encore majoritairement plus verte que brûlée. Je croise plus de vaches, brebis et chevaux que d’humains. Le cheval est très important dans la culture kazhake: le plov à base de viande de cheval est le plat national et dans chaque village, on trouve un éleveur de chevaux.


La steppe


Mes rencontres au Kazakhstan sont contrastées. Il y a d'abord cet éleveur de chevaux, qui me trouve en train de bivouaquer derrière un cimetière: Un gars bien, qui rigole quand j’ai eu l’air effrayée de le croiser en pleine nuit, à la fois inquiet que je dorme dehors par une mauvaise météo, et inquiet que je dérange les morts (je comprends vite que le culte des morts est très important dans l'islam, comme en témoigne la grandeur des cimetières, comprenant en général de véritables mausolées plus que de simples tombes).

Il appelle son ami fermier, aussi très gentil, qui me propose de camper dans son hangar. En plus de me faire goûter en cette soirée les alcools faits maison à partir des fruits de la ferme, j’obtiens en prime une visite de sa grande ferme spécialisée dans la culture de la framboise sur plusieurs hectares. Et ici, ce sont les femmes qui se lèvent tôt le matin pour en faire la récolte.


Dans la campagne, hébergée par un fermier


Mais dès le lendemain, je tombe sur un berger très rustre en pleine steppe, qui après m’avoir indiqué où je pourrais bivouaquer, cherche à s’introduire dans ma tente, dans un dessein bien précis, vous aurez compris quoi. Mais je retrouve vite le sourire, lorsque venue chercher de l’aide au village, je tombe sur cette famille qui m’accueille, et avec qui j’arrive à parler anglais et même... français !


On est ici chez les grands-parents: après avoir vécu à Almaty où le grand-père était ingénieur, ils sont retournés vivre une vie simple dans la steppe: pas de douche dans la maison, les toilettes (un simple trou) sont au fond du jardin, et il faut se lever tôt le matin, pour s'occuper des 3/4 vaches du foyer. Leur petite-fille, jezykas, étudiante en tourisme à Almaty et en vacances chez les grands-parents, prend plaisir à pratiquer son anglais avec moi. Puis on va chercher l’oncle qui habite pas loin: c'est lui qui parle français, il a travaillé pendant longtemps dans un hôtel 5* à Almaty auprès de touristes du monde entier (et a notamment rencontré Gérard Depardieu et Alain Delon!), avant de revenir enseigner au village. Ici, pas question d'entendre parler russe, me dit-on, c’est pour la ville où tous les médias sont restés dans cette langue; on m’apprend à prononcer quelques mots de Kazhake. Ensemble, on discute des différences entre nos deux pays, de l’état du monde, et des deux voisins inquiétants du Kazakhstan, la Russie et la Chine. Enfin, on s’émerveille/me pose plein de questions sur tous les pays que j'ai visité.


Une belle rencontre dans la steppe


C’est sur cette bonne note que je termine mon séjour au Kazakhstan pour franchir à Qorday la frontière avec le Kirghizistan, après quatre journées de vélo: je m'y attarderai pas, à cause de l’expérience malheureuse avec le berger qui semble typique du Kazakhstan et de la Mongolie, et de cette steppe assez plate qui finit par être monotone et qui caractérise une grande partie de ce vaste pays.


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